Afrique du Nord (1954-1962)

La garde du 3ème spahisL’extrémité septentrionale de l’Afrique, appelée « Maghreb » par les Arabes, est constituée de trois états: l’Algérie, le Maroc et la Tunisie qui forment jusqu’à leur indépendance l’Afrique Française du Nord (A.F.N.).   

 A partir de 1952 et durant plus de 10 ans, la France fait face dans cette région à un mouvement d’insurrection qui se déroule dans un contexte de décolonisation internationale.

 En Algérie, du fait de son statut proche de celui des départements métropolitains et d’une nombreuse population européenne, les « Pieds-Noirs », la tentative de rébellion provoque une réaction énergique du gouvernement français soutenue par un effort militaire très important. De 1954 à 1962, plus de 2 millions d’hommes sont mobilisés avec l’envoi d’appelés du contingent et le rappel de réservistes.

Des jeunes soldats du contingent interviendront même sur le sol marocain en 1956 avant que ce pays et la Tunisie, précédemment sous protectorat français, accèdent – cette même année – à l’indépendance.

Parmi les appelés du contingent en Algérie, de jeunes Saillysiens et d’autres de communes voisines  partent renforcer les troupes au sol. 

 Les opérations entreprises, de surveillance, de contrôle, de protection et de ratissage dites à l’époque « de maintien de l’ordre », empêchent la multiplication des attentats, instruments privilégiés des rébellions. Des unités très mobiles constituées en commandos traquent les hommes du Front de Libération Nationale (F.L.N.) à l’extérieur des villes, dans le djebel, et empêchent ainsi le développement des groupes armés.

 Cette situation militaire n’empêche pas la propagation des idées libérales qui font du problème algérien un problème national entraînant l’arrivée du Général de Gaulle au pouvoir et la chute de la IVème République en mai 1958.

 Dans un climat passionnel marqué par le soulèvement des européens et de deux tentatives de putsch de militaires, les négociations engagées aboutissent en mars 1962 à la signature des accords d’Evian parmi lesquels est adopté le principe d’un référendum pour l’autodétermination à l’indépendance.

Malgré le cessez-le-feu, le conflit algérien s’achève dramatiquement avec l’exode massif des européens et des attentats sanglants fomentés tant en Algérie qu’en Métropole par des extrémistes de tous bords.

Le 1er juillet 1962, la grande majorité des Algériens vote l’indépendance mettant fin à un conflit commencé en 1954. 

Un jeune Saillysien ne revient pas de la zone de combats : âgé de 21 ans, Louis Deledalle, habitant avec sa famille à la Ferme de la Motte, est tombé au champ d’honneur à Aïn Farès le 3 septembre 1957.