Le Château Neuf

0 Le Château Neuf1474    Le Château Neuf est décrit dans les textes historiques comme résidence des sires Montpinchon dont le fief est répertorié dans les biens de l’Evêché de Tournay. Il s’étend alors sur 15 bonniers.

1491    On retrouve le Château Neuf appartenant à Jehan de Lannoy dans un acte contresigné par Maximilien et Philippe, archiduc d’Autriche, aux fins d’imposer aux sires de Montpinchon une contribution annuelle de 40 rasières de blé, 16 soles, 1 ½ quartier de chapon et 5 hotteaux d’avoine, au profit de l’ordre de la Sainte Croix de Lannoy et des chanoines de la chapelle Castrale.

1566   Le manoir de Montpinchon est incendié par les gueux et reconstruit.

1613   Le 4 mai, Philippe Guillaume de Nassau, héritier de la seigneurie de Lannoy, vend le domaine pour s’acquitter de ses obligations ancestrales envers les Croisiers de Lannoy.

1620-1640   La maison est détruite et reconstruite durant cette période. Faite de briques cuites à l’air avec l’argile tirée sur place et de pierres de Lezennes qui forment la corniche, on y accède par un petit pont. Elle prend le nom de Château Neuf et devient auberge.

1789    Après la Révolution, tout le domaine est saisi et mis en vente en même temps que le couvent des Croisiers. Pierre de Lobel, bailli de Meurchin, agrandit son exploitation en acquérant ce domaine et, comme il est brasseur, il loue les bâtiments à des aubergistes.

1899    L’auberge-relais cesse son activité et devient exclusivement une ferme.

1943    Les héritiers de la famille de Lobel vendent le domaine à Germaine Delgrange-Wicart.

1952    Michel Herbaux épouse Jacqueline, la fille de Germaine Delgrange. Ils habiteront tous deux au Château Neuf et exploiteront la ferme pendant plus de trente ans.

1961    Le petit pont d’accès est détruit lors des travaux de déviation de la départementale 90.

1985    Michel Herbaux se sépare définitivement du bâtiment en le vendant à M. Masclet qui lui redonne sa vocation originelle d’auberge.

1993    L’habitation est cédée au Centre d’Accueil aux Demandeurs d’Asile (CADA).

2015    Suite au départ du CADA, l’ensemble des bâtiments est mis en vente.

2016    Le  CADA  trouve preneur pour les bâtiments de la partie arrière ; ils sont dorénavant la propriété de la famille Sebe. D’importants travaux de rénovation débutent en octobre et durent jusqu’en 2017. L’immeuble original en front de route est toujours en vente.

Lexique :

– bonnier (bonier) :  unité de mesure agraire qui, dans la Flandre française, valait 1 ha 40 ares.

– rasière : ancienne mesure de capacité employée à Lille, en Normandie et en Picardie, pour le grain, les fruits, le charbon, le sel. Valait 70 l 14 cl.

– sole : partie d’un domaine soumis à l’assolement qui est la répartition des terres en cultures et en jachères.
– hotteaux : unité de mesure de capacité. Viendrait de hottereau (petite hotte, panier légèrement conique et plat, fixé à l’aide de bretelles),
– gueux : adeptes de la religion calviniste, venant de Flandre à Lille et à Tournai, des prêcheurs, d’anciens religieux ayant quitté leur couvent, sillonnent la Flandre, venant à Lille et à Tournai. Ils tournent le dos aux églises obscures : ils prêchent la nature par le chant et la parole de Dieu. Mais, très vite, ils commencent à s’armer et mènent de plus en plus des prêches violents et excitent les foules qui se déchaînent en pillant églises et couvents.