A anniversaire historique, moyens historiques … Pour marquer le bicentenaire de la Révolution Française et de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen, enseignants, parents d’élèves, enfants, conseillers municipaux et aussi de très nombreuses bonnes volontés du village rassemblent leurs efforts durant les festivités des 23, 24 et 25 juin 1989.
Après les deux comédies musicales « Abacadabra » et « Athon » réalisées en 1984 et 1986 avec l’équipe enseignante et les élèves de l’école soutenus par l’APE dont elle fait partie, Chantal Hebbinckuys est sollicitée par le maire, René Soëtard, pour monter un spectacle commémorant la Révolution Française.
Il faut toute une année scolaire et l’aide de très nombreux bénévoles pour faire aboutir le projet. Emmenés par Jacky Marlard, directeur, et les enseignants qui les accompagnent sur scène, tous les élèves de l’école, de la maternelle au CM2, offrent aux très nombreux spectateurs un spectacle de qualité. Il ne faut pas moins de deux représentations car la salle Clovis Deffrenne est bien trop petite pour accueillir le nombreux public…
Basée sur l’opéra rock cher aux années 1975, la comédie musicale est magnifique : qualité parfaite des costumes confectionnés par des bénévoles, beauté des décors (comme cette bastille en flammes !), parfaite chorégraphie fruit de plusieurs séances de répétition, conception des éclairages… bref, que du grand spectacle digne de vrais professionnels !
Il s’agit bien-là d’un spectacle complet mêlant danses, chants – dont, bien entendu, la Carmagnole et la Marseillaise – et mouvements de foule. Le rideau se lève sur le menuet à la cour de Louis XVI pour s’achever, juste après le procès du roi, sur le chant de la Liberté. Deux heures de spectacle pour remémorer une Révolution qui passe par la misère dans les campagnes, le retour à la Bastille, les manifestations de femmes réclamant du pain, l’appel du peuple, etc. Des moments poignants marquent le spectacle, comme le chant de la déclaration des droits de l’Homme ou encore « Liberté » interprété sur le thème de l’opéra de Verdi « Nabucco ».
Mais tout cela n’a pu être parfait que grâce aux enseignants qui ont élaboré la chorégraphie, aux mamans et bénévoles confectionneurs de coiffes et de costumes, à Mme Sznurkowski perruquière confirmée, Marie-Françoise et Jean-Paul Devianne constructeurs de décors, Bernard Cuvelier, chef éclairagiste, Virginie Charlet et Chantal Hebbinckuys metteurs en scène de chaque tableau du spectacle.
En dehors du spectacle de l’école, la commémoration du bicentenaire sert de cadre à une exposition et à un défilé dans les rues du village, habillées de cocardes et de banderoles aux couleurs bleu-blanc-rouge ; des chars emmènent les élèves jusqu’à la place du village – certes, la guillotine n’y est pas érigée – où clergé, nobles et sans-culottes, coiffés de leur bonnet phrygien, tous acteurs de la révolution, sont eux bien présents.
Salué par une volée de cloches, René Soëtard, le maire, porte en terre « l’arbre de la Liberté » avant de sceller une plaque commémorative destinée à graver ces fêtes dans la mémoire collective, plaque sur laquelle on lit ces mots : « Ce jour, 26 juin 1989, a été planté cet arbre de la Liberté avec, à ses pieds, un parchemin portant les noms de tous les habitants de Sailly, en souvenir du bicentenaire de la révolution française ». Le parchemin introduit dans un tube de plomb devrait pouvoir être retrouvé dans quelques siècles par d’éventuels fouilleurs… Puis les enfants entonnent les notes d’un vibrant « Liberté ».
Enfin, un défilé pédestre et équin se constitue derrière l’Harmonie municipale de Lannoy. Il se dirige vers le terrain jouxtant la salle de sports pour un pique-nique campagnard. Puis de nombreux anciens jeux égaient toute l’après-midi : courses à sac, bourles, mât de cocagne, jet de javelot, échasses, etc…