Au début du XIXème siècle, l’église St Pierre possède trois cloches :
– nous détenons peu d’éléments sur la petite cloche de l’époque : nous savons qu’elle datait de 1688 et que son parrain était Michel François Maximilien de Gand, baron de Sailly.
– en 1804, c’est la naissance de la moyenne cloche sur laquelle on peut lire : « J’appartiens à la commune. Je me nomme Louise-Rosalie. J’ai pour parrain Louis Deleplanque, maire de Sailly lez Lannoy, âgé de 48 ans, et pour marraine Rosalie-Joseph Losfeld, épouse de François Salembier, adjoint à la mairie, âgée de 37 ans. Les Drouot père et fils m’ont faite en l’an 1804 ».
– en 1815, naît la grosse cloche. Sur celle-ci est inscrit : « Je me nomme Augustine-Honorée. J’ai pour parrain Honoré Rouzé, fermier de la ferme de la Motte et pour marraine Augustine Josson, épouse de Pierre-François Delobel, fermier de Meurchin à Sailly. J’ai été fondue par les Drouot père et fils ».
La grosse cloche de l’église, Augustine-Honorée, fêlée en 1902, est refondue en 1903 et bénite le 27 septembre de cette même année par le Chanoine J.B. Carlier, vicaire général du diocèse de Cambrai. Le parrain est alors François Dufermont, maire de Sailly, la marraine Madame Darras-Bouchery de la ferme de Meurchin. La souscription ouverte à cette occasion, très bien accueillie par les paroissiens, permet, outre le remontage des trois cloches, d’importants travaux d’ornementation de l’église.
Pendant le conflit 1914-1918, l’occupant allemand enlève les cloches. Dans le Journal de Roubaix du 10 novembre 1920 paraît l’annonce de la bénédiction de trois nouvelles cloches qui les ont remplacées dans le clocher : « Dans une cérémonie coïncidant avec le 2ème anniversaire de l’armistice et le cinquantenaire de la République, trois nouvelles cloches sont bénites le jeudi 11 novembre en l’église paroissiale. La veille, une distribution de viande sera faite par les soins du bureau de bienfaisance (don des parrains et marraines des cloches). Jeudi à 13 h 30, réunion des sociétés constituées rue du Bas-Chemin pour se rendre à 14 h à la place, au pied du monument commémoratif où aura lieu une manifestation patriotique. Aussitôt après, à l’école des filles, distribution de gâteaux aux enfants des écoles. A 15 heures, baptême des cloches. Les habitants sont priés de pavoiser ».
Dans la Journal de Roubaix du jeudi 11 novembre 1920, on lit : « Mgr Quilliet, évêque de Lille, viendra aujourd’hui bénir les trois nouvelles cloches. Au cours de l’occupation, les trois cloches de l’église ont été enlevées comme dans la grande majorité des localités envahies. Grâce à de généreux concours, l’église vient d’être dotée de trois nouvelles cloches. La cérémonie de bénédiction aura lieu aujourd’hui à 15 heures, sous la présidence de Mgr Quilliet, évêque de Lille ».
Découvrons ces nouvelles cloches encore en place aujourd’hui :
– la grosse cloche pèse 1100 kg. Elle porte les inscriptions : « Je remplace une cloche enlevée par les allemands en 1917. J’avais pour marraine Augustine Josson et pour parrain Honoré Rouzé. Je m’appelais Augustine-Honorée. Refondue en 1903, j’ai été baptisée, ayant pour parrain François Dufermont et, pour marraine, Adèle Bouchery. Je me nomme Louise-Gervais, ayant pour parrain Gervais Descamps, époux de Juliette Pouilly».
– la cloche moyenne pèse 800 kg. Elle porte les inscriptions : « Je remplace la cloche datant de 1904, nommée Louis-Rosalie, ayant pour parrain Louis Deleplanque et pour marraine Rosalie Losfeld. Je m’appelle Charlotte-Louise, ayant pour parrain Charles Darras, époux de Louise Simon, et pour marraine Louise Deleplanque, épouse de Louis Delmarre».
– la petite cloche pèse 250 kg. Elle porte les inscriptions : « Je remplace une cloche datant de 1688, ayant pour parrain Michel François Maximilien de Gand, baron de Sailly. Je me nomme Denise-Augustine ayant pour parrain Denis Delmarre, époux de Louise Deleplanque, et pour marraine Augustine Ducroquet, épouse d’Henri Dhalluin, fermier à Neuville ».
Chacune porte en outre une inscription commune : « J’ai été baptisée à Sailly-lez-Lannoy, l’an de grâce 1920, le 11 novembre. Mgr Quilliet, évêque, M. Descamps, maire, M. Equinet, curé, M. Baisez, architecte ».
Longtemps, les cloches ne servent pas seulement à appeler les fidèles aux offices. La municipalité s’en sert en cas d’urgence : annonce du passage des autorités civiles et militaires, fêtes publiques et nationales, incendies, émeutes, évasions.
Etre sonneur de cloche est un vrai savoir-faire. Le 1er juillet 1830, grand émoi dans notre village : notre sonneur de cloches est assommé en remplissant ses fonctions. Et le 10 novembre 1852, un autre sonneur subit le même sort …