Marthe Hautebar est née à Lys-lez-Lannoy le 20 mars 1887. Durant la guerre 14-18, son frère est fait prisonnier par les Allemands.
Au moment de la seconde guerre, elle habite rue Verte à Sailly avec son époux, Eugène Tournemaine et ses deux filles, Clara et Bernadette. Pendant le conflit, Marthe décide de « rendre service à son pays. Comme sa maison est proche de la Belgique, elle rencontre souvent de nombreux douaniers qui sont de valeureux résistants. Elle décide de les aider. Les douaniers recueillent parfois des parachutistes anglais perdus dans les plaines situées à cette extrêmité « est » du Ferrain et les hébergent chez Marthe.
Malgré les précautions prises par les résistants, les S.S., au courant de leurs activités, arrêtent le 8 juin 1942 Marthe et sa fille Bernadette, emmenées rue Pierre Motte à Roubaix. Quelques jours plus tard, c’est au tour de Clara, l’autre fille, d’être interpellée. Les deux jeunes filles sont interrogées,; on suppose que Marthe subit la torture. Elles sont ensuite incarcérées toutes les trois à la prison de Loos. Si les deux jeunes filles sont libérées le 29 juillet, Marthe quitte Loos le 2 août 1942 pour la forteresse d’Essen. Elle y reste jusqu’en mai 1943 avant d’être ensuite conduite à Zweibrucken. En septembre 1943, elle est emmenée à Osnabrück et jugée.
Elle est dès lors transférée au camp de concentration de Ravensbruck où séjournent des milliers de femmes et d’enfants. Les conditions de vie dans le camp sont épouvantables. Depuis quelques temps, la dysenterie y sévit. Le 9 décembre 1944, Marthe est mourante. On suppose qu’elle est alors emmenée au four crématoire; 66 jours plus tard, le camp est libéré…
Après de multiples demandes, les honneurs à titre posthume lui sont décernés, notamment :
– Chevalier de la Légion d’Honneur,
– Croix de guerre avec palme,
– Médaille de la résistance,
– Certificat de gratitude britannique.
Il fallut formuler trois demandes pour qu’une rue de Sailly soit baptisée rue Marthe Hautebar. Ce n’est que depuis 1970, à l’initiative du conseil municipal dirigé par Adolphe Laude, maire, qu’une rue du premier lotissement construit dans le village porte le nom de l’illustre résistante.