Roger Villers – Poèmes

Roger Villers aimait écrire. Nous avons choisi de reproduire en l’état une correspondance complète  qu’il a adressée le 16 février 2001 ; elle est ponctuée entre deux poèmes de ses commentaires

A MA FEMME

Nous nous sommes connus par un beau jour d’été.

Quand nous nous sommes vus, nous avons ressenti comme un grand choc en nous et nos yeux éblouis disaient ce que nos voix ne savaient exprimer.

Et nous avons compris tous les deux, ce jour là, que rien, non jamais rien ne nous séparera.

Nous nous sommes connus par un beau jour d’été.

Puis l’automne est venu, fêtant nos fiançailles,

Septembre était bien le plus beau mois de l’année

Et quand venait le soir, te prenant par la taille,

Que de chastes baisers avons-nous échangés.

Avec pour seul témoin la lune goguenarde,

Passant et repassant derrière les nuages,

Qui disait en distillant sa lueur blafarde,

« J’en vois d’autres que vous qui sont beaucoup moins sages.

En ai-je déjà vu depuis des millénaires,

Que je tourne sans cesse autour d cette Terre ! »

Dans les bruits familiers troublant la paix du soir,

L’aboiement assourdi d’un chien dans le lointain,

Les grenouilles coassant leur éternel refrain,

Les chaînes des bestiaux qui heurtaient les mangeoires,

Tout à côté dans l’étable et dans l’écurie,

Les miaulements rageurs d’une chatte en folie

Serrée de près par un matou entreprenant.

« Qu’attendez donc vous deux là, pour en faire autant »

Semblaient-ils exprimer dans leur remue-ménage.

Mais nous étions bien trop pudiques et bien trop sages…

Et quand nous nous quittions dans un dernier baiser,

Te souviens-tu, tu refusais que je m’en aille…

Et je disparaissais dans le brouillard léger,

Qu’il était beau l’automne de nos fiançailles !

Nous nous sommes unis à la fin de l’hiver.

Gaîment carillonnaient les cloches de l’Eglise.

Après être passés devant Monsieur le Maire,

Tous ceux qui nous aimaient et nous faisaient la bise,

Sans cesse nous disaient « Vous avez mal choisi »

Ce jour-là sans arrêt du ciel tombait la pluie.

  • Mariage pluvieux est mariage heureux.
  • Mariage pluvieux est mariage fécond.

Nous n’avons pas voulu faire mentir les dictons…

Le bonheur et la joie se lisaient dans nos yeux.

Il n’y en avait pas deux plus heureux sur terre,

Nous nous sommes unis à la fin de l’hiver.

Nous nous sommes aimés, nous nous sommes aimés.

Unis dans le travail aux champs et au foyer.

En avons-nous connus de ces instants heureux !

Dans l’effort d’un labeur toujours renouvelé

L’un sur l’autre appuyé aux moments douloureux

Que de beaux souvenirs jalonnant le chemin

Que nous avions choisi, et Dieu seul sait combien,

Nous nous sommes aimés, nous nous sommes aimés.

Six enfants sont venus peupler notre foyer.

Dans la ferme natale ils ont tous vu le jour ;

Quand ton heure venait, ô combien j’ai pleuré !

Devant la concrétisation de notre amour.

Et quand nous nous penchions au dessus des berceaux,

Muets d’admiration devant ce petit être,

Ce fruit de notre amour que Dieu avait fait naître,

Cet enfant qui, pour nous, paraissait le plus beau,

Mais qui ne l’était pas plus que ceux de son âge.

Et quand nous regardions de plus près leurs visages,

Combien de fois nous reconnaissions nous en eux !

Elles avaient mes cheveux, ils avaient ton sourire,

Ils avaient ton menton, elles avaient mes yeux.

Quel travail accompli par toi ! Je me souviens,

Du temps que tu passais près de ces petits anges,

Chauffant leurs biberons et lessivant leurs langes,

Guidant leurs premiers pas, consolant leurs chagrins.

On ne soulignera jamais assez le rôle,

Ô combien fructueux de la femme au foyer,

Pour elle fastidieux, ingrat, pas toujours drôle,

Heureux enfants qui en ont bénéficié

Six enfants sont venus peupler notre foyer.

Puis, petit à petit, les enfants son partis.

Reprenant le flambeau laissé par les parents.

Tout comme les oiseaux, ils ont quitté le nid

Et puis sont arrivés tous les petits enfants.

Quelle joie pour nous deux de les voir tous heureux !

De pouvoir contempler ces têtes brunes et blondes,

Que ce couronnement de notre vie féconde,

Soit profitable à tous, c’est notre plus cher vœu.

Maintenant, ma chérie, il nous faudra partir.

Car, personne ici-bas, n’est venu pour rester,

Le froid de l’au-delà, bientôt va nous saisir,

Pour nous emporter tous deux dans l’éternité

Le grand vent de l’oubli soufflera sur la tombe,

Où nos noms sont gravés depuis longtemps déjà.

Il faudra bien qu’un jour l’un de nous deux succombe,

S’il en faut un premier, mieux vaut que ce soit moi.

Nous irons retrouver nos parents, nos amis,

Qui nous ont précédés au petit cimetière,

Séparés dans la vie, par la mort réunis,

A jamais rassemblés dans l’ultime prière.

Après avoir effeuillé tous ces souvenirs

Maintenant ma chérie, il nous faudra partir.

Enfants, petits-enfants, quand vous lirez ces vers,

Lorsque votre Pépé aura quitté ce monde,

Quand il sera parti dans un autre univers,

Vous pourrez bien le plaisanter sur sa faconde…

Sas arrière-pensée, il vous pardonnera.

E si Dieu veut bien de lui dans son Paradis,

Quand le mauvais sort un jour vous aura meurtris

S’il le peut de Là-Haut, il vous protégera.

Sailly Lez Lannoy ce 29 décembre 1987

Ce poème est le premier que j’ai écrit, en étant encore en activité dans notre ferme de Sailly Lez Lannoy, que nous avons quittée définitivement le 30 septembre 1990. Il a été reproduit sur l’hebdo « Le Syndicat Agricole » en novembre 1990. Suivent d’autres récits et poèmes écrits depuis cette date, que je vais vous recopier dans cet agenda. Ce sont des œuvres sans prétention aucune, presque tous ont été publiés dans l’hebdo cité ci-contre, dans la dernière décennie du siècle qui vient de s’achever.

 

POEME DEDIE A MA PETITE FILLE JULIETTE DUPONCHEL POUR SON BAPTEME

Vingt sept Juillet quatre-vingt six,

Longeant, dans son fauteuil assis,

Il est grand’ père un peu triste,

Triste d’être seul à Sailly.

A près de deux cent lieues d’ici,

Babille une poupée jolie,

Sa petite fille chérie,

Et que l’on baptise aujourd’hui.

Chacun lui fait fête à l’envi.

Et son grand’ père est peu triste,

De rester bien seul par ici.

Ses pensées volent vers Bubry11

Où tous les siens sont réunis,

Depuis l’aïeule au plus petit

Alors le grand’ père se dit,

Qu’il ne doit pas être si triste,

Quand tous sont heureux à Bubry.

Petite Juliette chérie,

Ces pauvres vers je te dédie,

Plus tard, quand tu auras grandi,

Tu te diras, quand tu les lis,

Que grand’ père a tort d’être triste.

Tu as raison. C’est bien compris.

Je te quitte pour aujourd’hui.

Et ton grand’ père n’est plus triste,

Car dans ses gros doigts il a pris,

Une photo. Tout attendri,

Il voit ces trois minois jolis,

Qui, si gentiment lui sourient,

Et sa tristesse est bien finie.

A bientôt ma poupée chérie,

En attendant, je te bénis.

Sailly Lez Lannoy, ce 27 juillet 1986

Poème composé en 45 minutes le dimanche 27 Juillet 1986. J’étais seul à la ferme de Sailly resté pour le travail au bétail, j’avais le cafard. Toute ma famille était partie en Bretagne, pour le baptême de ma petite-fille Juliette Duponchel, fille de notre fille Maguy « émigrée » en Bretagne depuis 1982, à Bubry dans le Morbihan, où elle réside avec son mari et ses trois filles.

 

POEME DEMANDE PAR LOUISETTE VILLERS

Maman, c’est aujourd’hui ta fête.

Pour honorer ce jour béni,

Moi, ta petite Louisette,

Du fond du cœur, je te chéris

Tu m’appelles « Petite Fleur »,

Tu es une fleur, toi aussi.

Laisse-moi exprimer mon cœur,

Il voudrait te dire ceci :

Ma jeune vie ainsi commence :

La fleur, c’est toi, Maman chérie.

Papa a donné la semence,

Et j’en suis devenue le fruit.

Tu as guidé mon existence,

Jour après jour, nuit après nuit.

Ah ! Mon Dieu ! Que j’ai de la chance,

De vivre en un foyer uni.

Le soir venu, sur moi tu veilles,

Quand je suis dans mes draps, blottie,

En attendant que je sommeille,

Tu me chantes une mélodie.

Pour le bonheur que tu me donnes,

Pour l’heureuse enfant que je suis.

Pour mes fautes que tu pardonnes,

Merci, Maman. Maman, merci.

Je vais continuer à recopier sur cet agenda les récits et poèmes de ma composition, je crains de vous importuner ; ce n’est pas le but initial de ce que j’avais promis à Madeleine, mais je pense que cela va vous intéresser. De toute façon, tous ces récits ne vont pas intéresser vos enfants, qui sont encore trop jeunes ; mais qui sait, plus tard, peut-être trouveront-ils quelque intérêt à feuilleter ces pages…

J’ai de la difficulté à écrire correctement sur cet agenda, vu la grosseur, il y a presque 400 pages. Veuillez m’en excuser.

Je vais continuer avec un poème destiné à ma petite-fille Gwénaëlle Duponchel et un autre récent sur nos noces d’or.

A MA PETITE FILLE GWENAELLE A L’OCCASION DE SON BAPTEME

Elodie, Louisette, Hélène, Soizic et Gwénaëlle,

Plus il en vient de ces poupées et plus elles sont belles,

Je n’ai pas eu la chance quand j’étais petit,

D’avoir une soeurette à chiner, mais Mémé,

En prime m’a donné, en plus de quatre fils,

Deux filles adorables adorant ton Pépé.

Qui, son travail fini, en revenant des champs,

Les voyait arriver sur lui en courant,

De toute la vitesse de leurs jambes agiles

Pour venir, en ouvrant leurs petits bras graciles,

Se jeter à son cou. Ah ! Les beaux souvenirs

Qui dans tout mon être ne font que revenir

Dans la petite ferme accueillante et fleurie,

Où nous vivions heureux, si tendrement unis

Riches de notre amour, méprisant les honneurs.

Mais, n’était-ce point là le secret du bonheur ?

De ce bonheur que je compare au temps passé,

Quand, petit paysan poète et vagabond,

Je lisais « La Fontaine » en gardant dans les prés,

Les vaches qui paissaient l’herbe qui sent si bon.

Quand les oiseaux chantaient, quand le vent caressait,

Les branches des taillis du bosquet d’à côté.

Quand, couché sur le dos, voyant l’immensité,

De l’horizon où les nuages poursuivaient,

Leur éternel chemin dans l’azur infini.

Au rythme des saisons, renouvelant sans cesse,

Le froid ou la chaleur, le soleil ou la pluie,

Les douces nuits d’été recevant la caresse,

De la brise embaumée par les fleurs du jardin,

J’aurais bien regardé le ciel jusqu’au matin…

L’immense voie lactée aux myriades d’étoiles,

La grande, la petite ourse, et l’étoile polaire,

Et Vénus qui, le soir, pistait l’astre solaire,

Le matin, c’était lui qui lui courait derrière.

Et quand mes yeux curieux scrutaient le ciel sans voiles,

Se fermaient pour de bon, alors je m’endormais,

Dans la paix de la nuit, en disant ma prière,

Et puis venaient des rêves qui durant des heures,

Agrémentaient mes nuits d’enfant heureux de vivre,

De cet enfant épanoui, cet enfant ivre,

D’air pur, de liberté, de joie et de bonheur.

Puis l’enfant a grandi, remplaçant les poèmes,

De « La Fontaine » par les chansons de Brassens,

Et les temps ont changé, la vie n’est plus la même,

Je me suis épaissi, aux travaux de la cinse…2

Le métier que l’on fait n’est pas toujours très drôle,

Il alourdit mon pas, affaisse mes épaules.

Pauvre métier de paysan tant décrié,

Aux gestes et façons si souvent méprisés.

Mes habits poussiéreux et mes bottes terreuses,

Mes gros doigts boudinés, mes larges mains calleuses,

Ne sont pas beaux à voir, ma petite, et pourtant,

Tu n’auras pas à rougir de tes grands parents,

Qui ont fait de leur mieux pour vous donner, à tous,

Une bonne santé, à défaut de richesses,

Et puis l’exemple d’un couple uni malgré tout.

Cela vaut mieux, sans doute, qu’un titre de noblesse…

Voilà. Assez musé, petite Gwénaëlle,

Tu dois me trouver bien ennuyeux, n’est ce pas ?

Mais, quand tu grandiras, ces lignes tu liras,

Tu comprendras sans doute, et puis tu te diras,

Que, peut-être après tout, la vie de ce temps-là,

Avait de bons côtés, tout en comparant celle,

Que tu vivras quand l’an deux mille aura sonné.

Quand Pépé et Mémé ne seront plus là pour

Prendre sur leurs genoux tous ces petits bébés,

A qui vous donnerez la vie à votre tour.

Alors quand au soir de ma vie ils se fait tard,

Quand j’entends ton gazouillis de petite fille,

Quand mes yeux attendris dirigeant leur regard,

Plongeant dans l’humide miroir de tes pupilles,

Me renvoient mon visage aux tempes grisonnantes,

Mes sourcils broussailleux, et mon front dégarni,

Image de ma vie qui s’en va, déclinante,

Alors je me revois lorsque j’étais petit…

Ah ! Comme je voudrais, me dis-je en soupirant,

Ah ! Comme je voudrais redevenir enfant…

Sailly-lez-Lannoy, ce 27 mai 1982

POEME COMPOSE POUR NOS NOCES D’OR

Avec toi, j’ai partagé,

Cinquante années de bonheur.

Les jours, les ans ont passé,

Ton visage s’est ridé,

Mes cheveux sont clairsemés,

Mais pour nous rien n’a changé,

Toujours le même bonheur.

Entouré par la famille,

Il vient vers nous, Quelle affaire !

Sous les bougies qui scintillent,

Le gâteau d’anniversaire.

Je vois ces regards qui brillent,

Quelle joie dans tous les yeux !

Et le champagne pétille,

Dieu que nous sommes heureux !

En voyant cette jeunesse,

S’amuser, rire et danser,

En ma mémoire renaissent,

Les souvenirs du passé.

Souvenirs de mon enfance,

Où se mêlent, dans le temps,

Le bonheur et l’insouciance,

Les joies de ma vie d’enfant.

Elle est loin notre jeunesse,

Elle est partie pour toujours.

Puis vient l’âge où la tendresse,

Prend le relais de l’amour.

Tous partis ! Finie la fête,

Nous ne sommes plus que deux.

Petits vieux en tête à tête,

Apaisés et silencieux.

Je regarde ton visage,

Tu as toujours de beaux yeux.

Tu ne parais pas ton âge,

Ou alors si peu, si peu.

A quand le dernier voyage,

Que l’on fait chacun son tour.

Car il faudra bien un jour,

Sur la rive où tout finit,

Tourner la dernière page,

Du livre de notre vie.

Poème écrit pour nos noces d’or, fêtées le jour de Pâques, le dimanche 23 avril 2000.


CH’NETOT JOMAIS QU’IN VI CINSI

En remettant en place tous mes brouillons, j’ai retrouvé un petit poème patoisant, que j’avais envoyé au S.A., qui l’a fait paraître dans ses colonnes en 1995, je crois. Il n’est pas de moi, je vous le recopie, il a bien du sens. Il est signé Minpitot….

 Ch’n’étot jomais qu’in vi cinsi.

Qui n’cultivot pus foq’ des fleurs

Y vint d’morir eud’maladie

In laichant tout s’famil in pleurs

In l’interré vinderdi,

L’lind’main d’Toussaint où ch’ti qui vit

Va au chim’tire et commémore

Les gins de s’famil qui sont morts.

Ch’jour-là, im peut bin dir’ que l’terre,

A erchu, tout froid, din sin sein

In homme, comme in dijot de l’terre

In amis, vraimint l’in des sins !

Quoqu’in pourrot bin dir’de ch’deul

Sinon qu’y n’avot dins l’certcheul

Qu’les och’s et l’pieau d’jà tout fripée

D’in homm’ qu’yavot grammint ouvrée

Mais l’ame de Paul nou vi cinsi,

Ya lommint qu’alle étot partie,

Au long invo dins aine aut’vie,

Dont j’suis seur que ch’est l’Paradis

Y’avot tant ouvré tout’ s’vie,

Qu’sus la fin, yétot tout outkchiv

Pou li povoir incor’ ouvrer,

Y s’appoyot sus sin luchet !

Follot vir inveu tcheu corache,

Y défajo sin t’champ d’pétraches,

Pou les koitchi su sin benneau,

Et les ram’ner dins sin silo !

In jour, inveuc résignation,

Au d’bout d’sin tout derni sillon,

Ya d’vu fair’ face à l’maladie,

Qu’ya final’mint eu rayon d’li.

Ch’n’étot certain’mint po in pieux

Mais, s’fachon à lid’ouvre in Dieu,

Ch’étot toudis, inveux corache,

Pas tous les temps, fair’sn’ovrage.

Tch’an qu’ya du s’arrêter d’ouvrer,

Ya continue, inveux tcheur,

Comme y dijot, pou « s’otchupper »

A cultiver des belles fleurs.

In a pinsé qu’ch’étot peut-éte,

Au Bon Di qu’y fajot la fête,

Et qu’les fleurs, ch’étot s’fachon d’faire

De l’poésie ou aine prière.

Dins’ l’temps, in a trop souvint dit,

Qu’cinsi ch’étot l’pus beau méti

Mais, aujourd’hui, ch’est dev’nu faux,

Dins ch’méti-là, in oeuv bin d’trop !

Ainsi, Paul, nou bon vi cinsi,

Y n’étro jomais rimplachi,

Inveux li, et sin dur méti,

D’ch’in qu’in perd, in n’connot nin l’prix !

Ch’n’étot jomais qu’in vi cinsi,

Qui s’in allot. D’pus qu’y est parti,

Sans brut, sans in ermerchiemint,

J’ai su l’tcheur comme in gros chogrin !

Ch’étot grâce à s’n’ovrache à li,

A s’sueur et à sin méti,

Qu’chaq’saison, in veyot l’nature,

Raverdir et tchangi d’parure.

Des gins comm’li in n’in fait pus.

L’moule y est cassé, l’monte y est foutu

Mais pou tout chin qu’ya fait, nous cinsi,

Ya quand même drot à in merci

Adon, pou qu’y n’soche po tout seu

D’sous sin caveau, dins sins noir treu

J’ai pris aine fleur cad’sin gardin

Que l’fossoyeur ya glichi n’dins.

 

 

1 Bubry, village du Morbihan où habitent Juliette et les siens.

[1] Ce poème m’a été demandé par ma petite fille Louisette Villers, née en décembre 1979, fille de notre fils Jean-Marie, habitant Lys Lez Lannoy, pour offrir à sa mère, à l’occasion de la fête des Mères de 1989.

1 Le baptême de Gwénaëlle Duponchel a été célébré en mai 1982. Gwénaëlle est née le 21 novembre 1981.

2 cinse = ferme